top of page

Composer avec l’implicite : le regard de Marie

  • Clément TETU
  • 29 oct. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 heures



ree

Ce qui ne se dit pas pèse souvent plus lourd


Dans son parcours, Marie Bautier n’a pas rencontré de murs frontaux. Mais elle a vite identifié un langage professionnel implicite, fait de codes, de postures, de façons de parler et d’être. Des attentes qui ne sont jamais formalisées, mais que l’on perçoit très tôt.


Pour être écoutée, elle a compris qu’il fallait verrouiller ses dossiers, anticiper les objections, construire des argumentaires solides. Pas parce qu’elle était moins compétente, mais parce que, dans certains contextes, la crédibilité semble devoir se gagner en continu.


« Pour être prise au sérieux, il fallait que tout soit béton. On n’a pas droit à l’approximation. »


Ce niveau d’exigence n’est pas explicitement formulé. Mais il se manifeste dans les détails, dans les réactions, dans les attentes implicites. Il crée chez certaines un réflexe d’adaptation inconsciente, qui les pousse à polir leur posture, à se contenir, à anticiper.


Ce n’est pas une stratégie, ni une recommandation. C’est un phénomène à observer, à nommer, pour mieux en sortir.


Le doute : pas un défaut, une construction collective


Ce que Marie décrit ensuite, c’est le poids du doute. Un doute qui n’est pas l’expression d’un manque de confiance personnel, mais plutôt le reflet d’un environnement dans lequel il faut souvent démontrer, prouver, corriger. Et dans lequel la légitimité ne va pas toujours de soi.


« Le doute n’est pas un manque de confiance. C’est souvent une protection. Mais il devient un frein quand il nous empêche d’oser. »


Ce doute, Marie l’identifie comme une conséquence. Il se construit lentement, à force de petites remarques, d’exigences implicites, de comparaisons injustes. Et une fois installé, il oriente les comportements : on prépare trop, on parle moins, on vise plus bas.


Mettre des mots dessus, c’est une première étape pour s’en détacher. Non pas en exigeant d’avoir “confiance en soi”, mais en reconnaissant ce que ce doute dit de l’environnement — pas de la personne.


Créer des environnements qui donnent des clés, pas des injonctions


Marie revient aussi sur un manque structurel : l’absence d’outils concrets dans les parcours de formation ou les débuts de carrière. Prise de parole, posture, gestion du stress, confiance relationnelle… Autant de compétences qu’on laisse souvent s’improviser, alors qu’elles sont déterminantes pour se projeter sereinement dans des rôles à responsabilités.


« Apprendre à parler, à se tenir, à gérer le regard des autres… ça devrait être enseigné bien plus tôt. »


Elle souligne que ce n’est pas une question de “savoir se vendre”. C’est une question de lisibilité. Pour être entendue, pour rester alignée avec ses valeurs, pour trouver la posture juste — sans surjouer, sans se restreindre.


Elle insiste : le coaching ou l’accompagnement ne devraient pas être réservés à des moments de crise ou de transition. Ils peuvent jouer un rôle fondateur, dès les premières étapes d’un parcours professionnel.


« Si j’avais eu du coaching à 20 ans, j’aurais gagné dix ans de confiance. »


Ce que le témoignage de Marie éclaire, ce n’est pas un problème individuel ou une affaire de volonté. C’est un système où les règles sont implicites, où la projection dans certains rôles reste floue, et où beaucoup doivent apprendre seules à naviguer dans l’incertitude.

Elle ne propose pas de modèle unique, ni de solution miracle. Mais elle rappelle ceci : l’espace pour exister pleinement se construit. Il ne s’agit pas de rentrer dans les cases. Il s’agit parfois de les redessiner.


________



Women Special Forces, c'est l'approche inédite, l'expérience et le vécu d'ex-Cheffes militaires pour accompagner les femmes leaders du monde de l'entreprise.


Conférence, Masterclass, Mentoring externalisé ou encore Strategic workshop, découvrez nos interventions sur : www.womenspecialforces.com



 
 
bottom of page